Êtes-vous fait pour devenir franchisé ?

Pour créer votre entreprise, plusieurs solutions s’offrent à vous : en solo, en réseau (franchise ou commerce associé), à travers la reprise d’entreprise, dans l’artisanat… Pour adopter un système de commercialisation telle que la franchise, dont les principes sont éprouvés depuis un demi-siècle en France, il faut se poser une question au préalable : êtes-vous fait pour devenir franchisé ?
Et ainsi, résoudre trois interrogations, portant sur vos aptitudes, votre volonté de profiter de l’effet « réseau » en tenant compte de ses exigences, et deux critères incontournables, le soutien du conjoint et l’apport personnel défini selon le concept.
Le métier de chef d’entreprise requiert des aptitudes, bien plus exigeantes que pour un cadre supérieur.
C’est une banalité qu’il ne faut jamais craindre d’entendre lorsque l’on possède un projet entrepreneurial : tout le monde n’est pas fait pour devenir chef d’entreprise, ce que vous serez automatiquement en tant que franchisé.
Certaines aptitudes sont alors indispensables. En particulier, la capacité à savoir :
- Déléguer les tâches : un employé peut atteindre différemment de vous les mêmes objectifs ;
- Dépasser vos doutes : vous devez, au quotidien, recycler vos angoisses en enthousiasme à transmettre à vos équipes ;
- Anticiper l’avenir : tout entrepreneur doit toujours essayer de garder un coup d’avance sur la concurrence.
A ce stade, il faut (bien) réfléchir aux questions suivantes :
- Êtes-vous prêt à vous investir soixante à soixante-dix heures par semaine dans une activité qui vous plaît, à minima durant les premiers mois, voire durant des années ?
- Vous sentez-vous d’organiser plusieurs actions simultanément – notamment d’ordres commercial et managérial -, sans procrastiner, c’est-dire-remettre au lendemain l’atteinte de vos objectifs ?
Bon à savoir
Il est aujourd’hui recommandé, en devenant chef d’entreprise, de rejoindre un club d’entrepreneurs.
Si ce dernier permet de développer son commerce à travers des rencontres conviviales, il offre également de s’améliorer en tant que dirigeant en bénéficiant des conseils et des recommandations de ses pairs, de formations, d’interventions d’experts, de visites au sein de sociétés ou de débats sur des thématiques choisies.
Si le BNI (Business network international) favorise les affaires, le Centre des Jeunes Dirigeants (CJD) encourage à oser et à ouvrir le champ des possibles, aux niveaux professionnel et personnel.
Devenir franchisé, c’est profiter d’un effet « réseau » : mutualisation des moyens et de l’expérience des autres, délégation croisée de pouvoirs.
C’est un euphémisme de penser qu’un chef d’entreprise doit être polyvalent : il lui faut en effet maîtriser de nombreuses règles (administratives, fiscales, stratégiques, normes liées à la profession…), et montrer sa compétence au quotidien sur plusieurs métiers (commerce, communication, management, gestion…).
Une enseigne de franchise, lorsqu’elle est bien choisie, permet toutefois de libérer le franchisé de problématiques classiques de la création et du développement d’une entreprise par sa qualité (vision du marché, innovation dans les produits et services, savoir-faire évolutif…) pour lui permettre de valoriser localement ses relations, aussi bien avec son personnel que ses clients.
En outre, lorsqu’elle bénéficie d’une ambiance collaborative et d’espaces pour l’intelligence collective (newsletter de témoignages de bonnes pratiques entre franchisés, etc.), elle offre d’échanger :
- Avec des chefs d’entreprise qui pratiquent le même métier, dans les mêmes conditions, à des étapes plus avancées, et sans être concurrents,
- Et l’équipe du franchiseur, qui dispose des remontées sur le terrain de l’ensemble du territoire national pour proposer des solutions à (presque) toutes les situations.
Certaines références deviennent dès lors indispensables. En particulier :
- Des compétences de manageur et/ou dans le commerce : sans ventes, pas de chiffre d’affaires, et sans management efficace, épuisement individuel assuré ;
- Du savoir-être, c’est-à-dire les qualités personnelles et comportementales pour agir en complément des autres dans un environnement de travail (aujourd’hui appelées soft skills). Exemples : l’aisance relationnelle, l’autonomie, l’esprit d’équipe…
À ce stade, il faut (bien) réfléchir aux questions suivantes :
- Êtes-vous capable de faire confiance à un partenaire commercial (c’est-à-dire le franchiseur), en partageant une partie de vos gains en échange de la notoriété d’une marque, de la transmission d’un savoir-faire et d’une assistance permanente (humains, outils, services) ?
- Pouvez-vous, dans le cadre du respect d’un concept, appliquer méthodiquement des consignes que vous n’avez pas élaborées… tout en ayant conscience que toute création d’entreprise demeure une prise de risques ?
Deux critères sont déterminants pour se lancer en franchise : le soutien du conjoint pour le projet entrepreneurial et un apport personnel correspondant au concept souhaité.
C’est une interrogation en apparence anodine, mais ô combien cruciale sur le long terme : votre conjoint(e), soutient-il votre projet entrepreneurial, ou à défaut, n’émet-il pas d’objections majeures à vos envies d’indépendance professionnelle ?
En créant son entreprise, le candidat à la franchise doit prendre conscience de la charge de travail imposée au regard du risque pris, ainsi que de sa moindre disponibilité au moins les premiers mois (tant au niveau de physique qu’intellectuel). C’est pourquoi il doit consulter son conjoint sur son projet, sans lui en demander l’autorisation, et verbaliser à sa famille ce que peut amener, en termes de changement de vie, la nouvelle organisation au sein du foyer.
Sans adhésion du conjoint, les premières complications, inévitables, peuvent engendrer des conséquences irréversibles pour le couple. Dans ce cas (aussi), seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin.
De son côté, l’apport personnel, qui ouvre à un emprunt bancaire professionnel, reste un critère objectif de sélection pour les enseignes, qui l’ont défini avec précision pour permettre la réussite du futur franchisé, notamment en termes d’investissements initiaux (local, matériel, véhicule, etc.) et de besoin en fonds de roulement.
Il est, par définition, la somme d’argent immédiatement disponible, HORS tout emprunt à des tiers (famille, proches, « love money », etc.) et prêt(s) à la consommation, lesquels doivent se rembourser à un moment ou à un autre et ne peuvent interférer avec le développement de l’entreprise.
À ce stade, il faut (bien) réfléchir aux questions suivantes :
- Est-ce que votre conjoint a pris conscience des risques liés à une création d’entreprise, sans juger votre projet incompatible avec votre avenir commun ?
- Êtes-vous prêt à vendre, voire hypothéquer, mon habitation principale pour m’engager avec une enseigne ayant fait ses preuves et à très fort niveau d’investissement et de services apportés au franchisé ?
Bon à savoir
Les aides financières publiques et privées prennent différentes formes : versement d’une somme d’argent (subvention, prêt d’honneur ou participatif ou bonifié, etc.), allègement fiscal (sous forme de déduction, de réduction ou de crédit d’impôt), exonération de cotisations sociales…
Elles peuvent aider à renforcer les fonds propres du candidat à la franchise dans le cadre d’un prêt bancaire, ces dispositifs restant le plus souvent soumis à des conditions d’accès restrictives : secteurs d’activité particuliers, lieu d’implantation de l’entreprise, statut du candidat entrepreneur – comme demandeur d’emploi
François Simoneschi – Journaliste en franchise depuis 2006, auteur d’ouvrages (éditions L’Express…) et d’encyclopédies sur le domaine
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